Session ordinaire de la cemac,regards stratégiques sous une sous-integration

La population de la Cemac, chauffée à blanc d’une part par toute la rhétorique peu ou peu fondée émanant des milieux indépendistes qui foisonnent sur le continent et au sein de la diaspora, et d’autre part par la tournure de l’actualité dans les pays africains francophnes, était animée par la croyance que cette 15 ème rencontre du genre des chefs d’État allait satisfaire leur attente majeure: la question du Franc Cfa par exemple. Il n’en a été rien. Les six hommes d’État se sont bien gardés de suivre l’exemple de leurs pairs de l’Afrique de l’Ouest investis dans la lancinante question de se débarrasser de cette monnaie bouc- émissaire de toute la galère économique des pays africains francophones. Les institutions financières de la sous-région, de concert avec les ministères en charge des questions financières et économiques sont vivement appelés comme il en avait été le cas lors des précédents sommets, de mener une réflexion idoine et appropriée pour éclairer ces six États sur les tenants et les aboutissants de battre une monnaie commune nouvelle prioritairement sur le sol de la Cemac.

C’est un vœu, comme on l’a vu au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ( Cedeao), qui a atterri sur la table de la Conférence des chefs d’État comme un mort-né ou comme un prématuré dont le pronostic vital était gravement engagé. De ce fait, l’Eco, la nouvelle monnaie commune tant espérée entre les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest aura vécu. Les tiraillements entre les pays anglophones et francophones de la Communauté auront eu raison de l’essence de la question. Les Anglophones, à l’exemple du Nigeria et du Ghana, ne voulaient pas du tout d’une monnaie dont la parité serait adossée à l’Euro, ce que voulaient les francophones comme il en allait et en va toujours du Fcfa. Personne n’oublie pas qu’il y a quelques années, il a fallu que Paul Biya le président camerounais pèse de tout son poids auprès des institutions de Betton Woods pour empêcher ou retarder l’échéance d’une dévaluation inexorable.

Dans une communauté où la diversité de l’économie est un leurre, où l’économie extractile a ses lettres d’or, il va sans dire que la dévaluation du Fcfa de ‘Afrique centrale est une impérativité après celle de 1994. Jusqu’à quand donc Paul Biya avec son pays le Cameroun qui a une économie relativement diversifiée pourra résister contre la bourrasque ? Le pari est pris comme il se sussurre dans les chancelleries occidentales que d’ici 5 ans, s’il n’y a pas une embellie significative du prix du baril de pétrole sur le marché international, la dévaluation sera inévitable

La question de l’intégration

 

La Cemac se réduirait-elle à un syndicat des chefs d’État comme les langues fourchues assènent à tout vent? Même si par chauvinisme et autres on pourrait être tenté de répondre tout de go par l’affirmative, il n’en demeure pas pour autant moins vraii que la Cemac ressemble à s’y méprendre à une coquille vide. En dehors des pays comme le Cameroun, le Tchad, la Rca et le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale sont le ventre mou de la communauté. Pour quitter Yaoundé et arriver à Libreville, il faut franchir plus d’une trentaine de barrières ou plus d’une quinzaine pour arriver à Bata. Tout ceci explique ou affirme la difficulté de circulation entre les autres pays de la communauté et ces deux pays. Cerise sur le gâteau, on a vu ces derniers temps la chasse ouverte aux Camerounais à Bata et Malabo, comme ce fut le cas autrefois au Gabon. Au cours de cette 15ème Conférence, on a entendu le président camerounais revenir sans cesse sur la nécessité de donner de l’impulsion au niveau de chaque Etat à l’implémentation du passeport Cemac.

Est-il compris par ses pairs? C’est une épineuse question car la Cemac des peuples semble un leurre au moment où les États affirment prioritairement leur souveraineté aux dépens des intérêts communautaires Comment expliquer qu’entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale par exemple, les autorités de ce dernier pays en viennent à construire un mur? Comment comprendre que Paul Biya continue de tenir un discours diplomatique avec ses pairs de la Cemac qui pourchassent les citoyens camerounais?


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