Le maire est dessaisi de la gestion de tous les projets de la commune.
David Tomoh, maire de la commune de Banwa, située dans la région de l’Ouest Cameroun, a été destitué de ses fonctions de maire. C’était au terme d’une réunion de crise tenue le 15 mai 2023, à Banwa. Ce jour, rapporte le quotidien Le Jour, 17 conseillers municipaux sur les 25 que compte la municipalité se sont retrouvés au foyer culturel dudit, pour constater la « défaillance totale du maire ». Mais aussi, ses « absentéismes irréguliers et prolongés »…
En conséquence, ils ont décidé qu’« en dehors des actes d’état civil, toutes les décisions doivent désormais être ratifiées, avant signature, par tous les conseillers municipaux. Le maire de la commune de Banwa est dessaisi de la gestion de tous les projets (Bip, Feicom, et autres) de la commune de Banwa au profit d’une commission mise sur pied », lit-on dans le document de synthèse mis en circulation.
Les conseillers municipaux ont désigné le premier adjoint au maire, Mathias Modeste Ngamaleu pour présider cette commission ad hoc. Il aura comme adjoint Jean Marie Deutou Nguemeni, actuel A2. Les rapporteurs sont Martin Tchokomakoua et Joseph Tchamdjou, cependant que les autres signataires sont membres de cette instance qui doit délibérer aux 2/3.
Rupture de confiance
Cet attelage n’est pas sans rapport avec des dénonciations qui circulent, notamment d’un certain Ebwelle Ngalle Joël, au sujet d’actes de corruption autour de la réalisation d’une plateforme sportive dans la localité, pour un montant de 58 millions.
Cette configuration montre qu’il y avait une rupture de confiance entre le maire, ses adjoints et le conseil. Selon des rumeurs, le coup d’Etat, dont la manœuvre est attribuée au président du parti Pierre Kwemo, intervient dans les mêmes conditions que le premier. Il heurte la réglementation en vigueur, qui ne prévoit pas un dispositif de gestion et de contrôle impliquant tous les conseillers. Le 16 novembre 2020 en effet, quelques conseillers municipaux motivés par le président national de l’Ums, avaient organisé une session extraordinaire du conseil municipal à l’issue de laquelle le maire Charles Kameni et ses adjoints savaient été débarqués.