Opinion : ‹‹ l'épervier pourrait reprendre son envol s'agissant du dossier de la can ››

Selon Georges Alain Boyomo, il semble évident que le préalable à la relance de la campagne anti-corruption est le remaniement ministériel. La 33è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021) s’est achevée le dimanche 06 février 2022 au Cameroun. La CAN étant désormais derrière nous, « il semble évident que le chef de l’État va dans les prochains jours, semaines ou mois, en phase avec son message de fin d’année à la nation, débloquer l’agenda socioéconomique, mais surtout politique du pays », écrit Georges Alain Boyomo dans son éditorial paru ce 7 février 2022 dans les colonnes du Mutations. Après l’échec en demi-finale du Cameroun, analyse le journaliste, l’histoire va-t-elle bégayer? En tout état de cause, « l’Épervier pourrait bien reprendre son envol à court terme, pas seulement s’agissant du dossier de la Can, mais aussi au sujet de la gestion du Fonds spécial Covid -19, objet d’un rapport retentissant de la Chambre des comptes de la Cour suprême ». Selon Georges Alain Boyomo, il semble également évident que le préalable à la relance de la campagne anti-corruption est le remaniement ministériel. Intervenant à trois ans de la prochaine élection présidentielle, « des analystes du marigot politique camerounais l’entrevoient de grande amplitude. Cependant nul ne peut parier un radis sur cette conjecture tant le prince, maître des horloges, est réputé peu adepte du tsunami dans la redistribution des cartes ». Ci-dessous l’intégralité de son éditorial : La grande ou la petite porte Par Georges Alain Boyomo Exit la 33e édition de la coupe d’Afrique des nations (Can) de football. Pendant près d’un mois le Cameroun et l’Afrique ont vibré à l’unisson. Que d’émotions partagées à l’occasion de cette compétition ! Il y’a eu aussi, hélas, des moments de regrets, particulièrement pour le pays organisateur, qui a vu son rêve de décrocher le trophée continental à domicile brisé à l’étape des demi-finales. Le Cameroun aurait bien pu réaliser un sans faute tout au moins sur le plan de l’organisation du tournoi, malheureusement suite à une gigantesque bousculade au stade d’Olembe le 24 janvier, à l’occasion du match contre le Cap-Vert, 8 Camerounais ont perdu la vie et l’on a enregistré de nombreux blessés. Finalement, l’étincelle qu’on redoutait n’est pas venue de Limbe où des combattants sécessionnistes avaient juré qu’ils perturberont la Can, mais plutôt de Yaoundé, le siège des institutions républicaines. Le rapport préliminaire sur l’incident mortel d’Olembe concède des défaillances sur le plan de l’organisation, lesquelles ont été fort heureusement corrigées avant la demi-finale Cameroun-Egypte et la finale Égypte-Sénégal. Attendue au Cameroun depuis 2019, la Can est désormais derrière nous. Elle laisse certes un goût d’inachevé, mais également de gros investissements, notamment de magnifiques stades dont il faut faire bon usage. Il est temps, pour ainsi écrire, de revenir à nos moutons éclipsés par la fête du football africain. Il semble évident que le chef de l’État va dans les prochains jours, semaines ou mois, en phase avec son message de fin d’année à la nation, débloquer l’agenda socioéconomique, mais surtout politique du pays. Après l’échec en demi-finale du Cameroun, comme il y’a 50 ans, en 1972, des hauts commis de l’État, jugés coupables de malversations financières, en lien avec l’organisation de la Can, avaient été emprisonnés. L’histoire va-t-elle bégayer? Dans le discours suscité, le président de la République avait annoncé un sale temps pour tous ceux qui se rendent coupables de détournements de fonds publics et d’enrichissement illicite. En tout état de cause, l’Épervier pourrait bien reprendre son envol à court terme, pas seulement s’agissant du dossier de la Can, mais aussi au sujet de la gestion du Fonds spécial Covid -19, objet d’un rapport retentissant de la Chambre des comptes de la Cour suprême. Il semble également évident que le préalable à la relance de la campagne anti-corruption est le remaniement ministériel. Intervenant à trois ans de la prochaine élection présidentielle et dans un contexte de crises multiformes, sécuritaire, politique, sanitaire et économique, des analystes du marigot politique camerounais l’entrevoient de grande amplitude. Cependant nul ne peut parier un radis sur cette conjecture tant le prince, maître des horloges, est réputé peu adepte du tsunami dans la redistribution des cartes. Il reste que le temps est dorénavant compté pour l’homme du 6 novembre 1982 qui va souffler sur sa 89e bougie le 13 février prochain. Lui seul détient les clés de sa sortie par la grande ou la petite porte de l’Histoire.


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