Libération des prisonniers d'opinion le baroud d'honneur de djeukam tchameni
Lire éditorial politique d’Eric Boniface Tchouakeu dont la version audio a été diffusée sur les antennes de la Radio Tiémeni Siantou 90.5 FM à Yaoundé et Bafang. Le 21 janvier 2022, l’initiateur du Cadre Citoyen de Concertation (C3), Dominique Djeukam Tchameni, a annoncé à travers un communiqué, la création d’un Comité de Libération des Prisonniers d’Opinion du Cameroun. Pour ce Comité, un prisonnier d’opinion est une personne qui n’a eu recours ni à la violence, ni prôné son usage, mais qui s’est fait emprisonner en raison de l’expression pacifique de ses convictions politiques. C’est pourquoi le Comité de Libération des Prisonniers d’Opinion du Cameroun qui se veut inclusif et non partisan, entend demander la remise en liberté sans exception de toutes les personnes détenues pour avoir exprimé de simples opinions politiques. Djeukam Tchameni annonce aussi que pour atteindre son objectif, le Comité envisage de travailler avec toutes les bonnes volontés notamment des familles des détenus, des associations de défense des droits humains, des leaders de partis politiques et de la société civile, des personnalités religieuses et traditionnelles, des intellectuels et simples citoyens dans un but unique : coordonner les efforts des uns et des autres pour obtenir par tous les moyens légaux et pacifiques la libération de tous les prisonniers d’opinion au Cameroun, sans distinction d’appartenance idéologique. Même si l’initiative de Djeukam Tchameni peut être louable, on peut néanmoins douter de ses capacités et celles de son mouvement à coordonner les diverses actions entreprises en vue d’obtenir la libération des prisonniers d’opinion au Cameroun. Depuis sa mise sur pied en juillet 2020, le Cadre Citoyen de Concertation présenté comme une méga-organisation regroupant plusieurs associations et personnalités, et qui porte le Comité de Libération des Prisonniers d’Opinion du Cameroun, peine à véritablement exister sur la scène. Les sept (07) partis politiques de l’opposition, y compris les principaux, regroupés au sein d’une plate-forme pour réclamer une réforme consensuelle du code, voire du système électoral, n’ont pas hésité à ignorer le Cadre Citoyen de Concertation, dont c’est aussi pourtant l’un des objectifs proclamés, pour prendre les devants et harmoniser leurs propositions de réformes. On voit mal également le député Jean Michel Nitcheu, Président régional du Littoral du Social Democratic Front (SDF), qui a voulu organiser sans succès une manifestation à Douala le 08 janvier 2022, pour notamment réclamer la libération de tous les prisonniers politiques, et qui n’a pas encore renoncer à son projet en dépit des obstacles, se mettre sous la tutelle ou l’encadrement du Comité de Libération des Prisonniers d’Opinion du Cameroun. On pourrait encore penser pareil concernant l’épouse du porte parole du principal opposant Maurice Kamto, Madame Olivier Bibou Nissack, qui a récemment lancé une campagne pour réclamer la libération de son mari condamné fin décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé à 07 ans de prison ferme notamment pour insurrection ; cela en lien avec les manifestations non autorisées par le pouvoir, organisées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameron (MRC) et ses alliés le 22 septembre 2020. D’ailleurs, une centaine de personnes ,essentiellement des militants et sympathisants du MRC interpellées en relation avec cet événement, ont été condamnées ,fin 2021 à des peines allant de 06 mois à 07 ans de prison par des tribunaux militaires. Là aussi on ne peut pas envisager que les actions menées par le MRC en vue d’obtenir leur remise en liberté, soient fondues dans le Comité crée par Djeukam Tchameni. A la vérité, ce dernier, après s’être volontairement mis en retrait pendant plusieurs années, tente désespérément de revenir au devant de la scène et peser sur la marche politique du Cameroun comme dans les années 1990. Il lui est en ce moment difficile de retrouver son aura d’antan dans un environnement qui a beaucoup évolué et où sont apparus d’autres mentalités et de nouveaux acteurs.