Les dossiers brûlants sur la table de paul biya

De retour à Yaoundé, le 16 août 2021, après une absence de plus d’un mois (depuis le 12 juillet) pour des raisons privées, le chef de l’État retrouve sur la table de son bureau une pile de dossiers extrêmement brulants. En Suisse où il a séjourné en compagnie de son épouse, Chantal Biya, le chef de l’État a eu à faire face à la presse des activistes de la Brigade anti-sardinards (Bas) pour qu’il quitte l’hôtel Intercontinentale de Genève. Finalement, son séjour s’est presque déroulé en toute quiétude, en dépit de quelques manifestations à Genève, devant son hôtel. Des rendez vous importants Rentré à Yaoundé, le président de la République retrouve un agenda chargé. En effet, dès ce mercredi 18 août 2021, Paul Biya va présider un Sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Il se tiendra par visio-conférence. Les questions qui seront discutées au cours de ce rendez-vous vont tourner autour de la relance de l’activité économique dans la sous-région après les impacts négatifs causés notamment par la pandémie du Covid-19, la chute des cours du pétrole et le délitement de la situation sécuritaire. De ce sommet sont également attendus les premiers pas vers la fusion de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la CEMAC. Gestion Covid-19 Après ce sommet, le chef de l’État Paul Biya devrait se concentrer sur la gestion intérieur avec notamment la Covid-19. Le dossier brûlant de la gestion des 180 milliards Fcfa destinés à la riposte contre le coronavirus devrait concentrer son attention. Les bailleurs de fonds suivent en effet, de très près ce dossier. D’ailleurs, lors de la 9e session du Comité de pilotage de la plateforme de dialogue sur les finances publiques, tenue cette semaine à Yaoundé, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, le Suisse Philippe Van Damme, a dit sans tournures de langage au ministre des Finances (MINFI ), Louis Paul Motaze, qu’il est de la plus haute importance que le rapport d’audit de ces fonds soit « publié dans les meilleurs délais » et qu’un débat parlementaire ait enfin lieu sur la gestion de cette enveloppe, « afin d’en tirer les conclusions administratives et judiciaires qui s’imposent ». Pour le diplomate européen, satisfaire à ces exigences « viendrait confirmer la détermination du gouvernement pour plus de transparence et de redevabilité dans la gestion des fonds publics ». Pressions Les partenaires techniques et financiers du Cameroun, notamment le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque africaine de développement (BAD), la Coopération allemande, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) semblent impatients de connaître l’issue de ce dossier. Il faut rappeler qu’en fin juillet, le MINFI a été entendu à son bureau par des enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), en sa qualité d’ordonnateur principal des fonds Covid. En effet, il y a clairement des soupçons de malversations financières sur la gestion des 180 milliards FCFA. Ces soupçons étaient contenus dans le rapport d’étape de la Chambre des comptes de la Cour suprême qui a circulé il y a deux mois sur les réseaux sociaux. De retour de la Suisse, le président Biya pourrait remanier le gouvernement afin de libérer de toutes fonctions officielles les ministres et assimilés auteurs, coauteurs ou complices des présumées malversations. Ainsi, ils pourraient se mettre entièrement à la disposition de la justice. Remaniement Le Remaniement tant attendu et maintes fois annoncé aura-t-il lieu dans les jours ou semaines à venir? Beaucoup d’observateurs l’espèrent. Il pourrait permettre de redonner un second souffle au gouvernement et permettre de trouver des solutions à la crise multiforme que traverse le Cameroun depuis plusieurs années. L’autre vertu d’un remaniement serait d’amener de la clarté dans les relations entre les différents ministres. Il pourrait permettre de régler cette sorte de crise gouvernementale qui se manifeste à travers des empoignades sur la place publique entre ministres. Paix et sécurité La question de Boko Haram et le conflit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest figurent également en bonne place dans les dossiers cruciaux sur lesquels Paul Biya devrait se pencher. La lancinante question du conflit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est revenue au goût du jour après la mort d’une quinzaine de soldats dans des attaques ciblant principalement des positions de l’armée. La CAN 2021 Enfin, le retour du président Paul Biya a Yaoundé a eu lieu dans un contexte de préparation du tirage au sort des poules de la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Pour garantir un parfait succès de l’évènement sportif continental prévu dans moins de 6 mois, le chef de l’État aura un œil particulier sur les chantiers des infrastructures sportives devant recevoir les compétitions. Il s’agit notamment du stade d’Olembé qui est censé accueillir l’ouverture et la finale de la Can. Il en est de même pour le Japoma à Douala et les voiries.


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