Le fils du ministre des travaux publics attendu au tcs dans le cadre d'un détournement
Boris Judicael Nganou faisait déjà partie des 7 responsables de la Camtel interdits de sortie du territoire.
Le fils du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi a été entendu ce lundi au tribunal criminel spécial (TCS). Il était entendu dans le cadre d’un projet de 4 milliards Fcfa à Cameroon Telecommunications (Camtel) à l’époque de David Nkotto Emane aujourd’hui décédé, selon Boris Bertolt.
Le lanceur d’alerte renseigne que Boris Judicael Nganou faisait déjà partie, le 02 mars 2018, des 7 responsables de la Camtel interdits de sortie du territoire. « La mesure prise par le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé, Martin Mbarga Nguele demandait à tous les délégués régionaux de la Sûreté nationale, aux commissaires du Port autonome de Douala, des aéroports internationaux de Yaoundé-Nsimalen, Douala et Maroua et aux chefs des postes-frontières, non seulement sur les ex-Dg et Dga David Nkoto Emane et Enow Kenneth Agbor, mais aussi sur Boris Judicaël Nganou, fils du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, propulsé à la tête de Mobile Communication Network (MCN) grâce au piston de son père. », écrit Boris Bertolt.
Déploiement de la 4G
Ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) à l’époque des faits (2014), Emmanuel Nganou Djoumessi est approché par David Nkoto Emane qui lui fait part d’un projet ambitieux d’exploitation de la 4G pour laquelle Camtel est le seul opérateur à l’époque à avoir obtenu une licence d’exploitation, après l’échec de Camtel Mobile.
Le projet MCN devait être géré, s’il prenait véritablement corps, en joint-venture avec Vodafone pour ce qui est du déploiement de la 4G, et par Lycamobile – opérateur mobile virtuel (Mvno) qui commercialisait des services de téléphonie et d’internet mobiles internationaux au moyen de cartes – pour ce qui est de la 3G et appels internationaux.
Camtel qui se dit à court de financements, sollicite le concours du MINEPAT pour implémenter le projet. Sans hésiter, Nganou Djoumessi qui aurait posé comme unique condition à l’ex-Dg de Camtel la nomination de son fils à la tête du projet, accepte de mettre à disposition les financements qui s’élèveraient à près de 3 milliards Fcfa.
« C’est le sort réservé à ces fonds dont les traces ne sont visibles nulle part qui ferait l’objet des enquêtes du Tribunal criminel spécial (Tcs). Prêt sur les papiers depuis plusieurs années, le projet Mobile Communication Network n’a pas pris corps, et les financements publics débloqués pour sa mise en œuvre n’auraient pas respecté les règles en la matière. », précise notre source.