Enlevés le 13 janvier, ils ont passé une dizaine de jours en captivité. Les huit employés de la Cameroon Development Company enlevés le 13 janvier sont désormais libres. Ils ont recouvré leur liberté dans des circonstances qu’il reste à élucider. Ils avaient été enlevés sur la route de Tiko, dans la région du Sud-Ouest, par des individus armés, alors qu’ils se rendaient dans les plantations de cette société pour leur travail de routine. D’après des informations, ces personnels de plantations ont été conduits vers une destination secrète, où ils ont été tenus en captivité pendant une dizaine de jours. Parmi les victimes figurait un conducteur de tracteur, dont l’engin aurait été emporté. Les ravisseurs leur auraient reproché d’avoir bravé les mesures disciplinaires imposées aux populations des deux régions anglophones en guerre, en se rendant aux plantations les lundis, jours où ces populations sont interdites d’activité depuis cinq ans. Au sujet des circonstances de leur kidnapping, un employé contacté par des confrères de radio Equinoxe, une chaîne de radio émettant de Douala, avait affirmé : « Ce sont des ouvriers et un chauffeur de tracteur. Ils partaient au travail. Ces gars-là (les ravisseurs) les ont pris en brousse et ils ont volé le tracteur. C’était sur la route Tiko-Douala. Il y a des militaires partout. On ne sait pas comment ces gens-là (les ravisseurs) font, parce qu’il y a des militaires partout. On ne sait pas par où ils sont passés, au point de réussir à prendre les ouvriers » L’enlèvement des huit ouvriers avait semé la panique au sein de l’entreprise agro-industrielle. « Tout le monde a peur, surtout les gens qui partent en brousse. Nous, les employés qui travaillent dans les bureaux, ça nous dérange parce que si le travail s’arrête maintenant, ça veut dire que même nous, qui sommes dans les bureaux, on doit arrêter le travail », avait poursuivi l’employé de bureau, sous anonymat. Le kidnapping de huit ouvriers survenait alors que cette société réputée être le deuxième employeur du Cameroun, après l’Etat, avec ses 18 239 employés en 2019, fait face à la pire des crises jamais vécues. Les pertes financières dues aux conflits sanglants qui ravagent les deux régions anglophones, depuis 2016, se chiffrent en milliards de francs cfa. Les employés, eux, totalisent près d’un an d’arriérés de salaire.
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