Lutte anti-corruption : 68 personnalités dans le viseur de l'opération épervier
Depuis plusieurs années, la lutte contre la corruption est au cœur des discours de Paul Biya, le président du Cameroun. Des initiatives telles que la création du Tribunal Criminel Spécial en 2012 et l’opération Eperviers ont été présentées comme des preuves de son engagement dans cette lutte. Cependant, malgré ces mesures et les arrestations de hauts responsables, la corruption semble persister dans le pays.
Dans son discours du 31 décembre, Paul Biya a réitéré sa détermination à lutter contre la corruption, annonçant une intensification notable dans cette lutte.
« S’agissant de la réduction des dépenses publiques, j’ai fermement réitéré au Gouvernement mes instructions antérieures visant à réduire les dépenses de fonctionnement.
La lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics est, très clairement, un impératif pour la préservation des ressources publiques. Elle va connaître une intensification notable au cours de l’année qui s’annonce.
Le plan triennal intégré d’import-substitution pour la période 2024-2026, que j’ai prescrit au Gouvernement, participe également de mon souci de permettre à notre pays d’économiser de précieuses ressources« , a déclaré Paul Biya.
Selon le journal Réalités Plus, cette annonce pourrait se traduire par l’arrestation prochained’au moins 68 personnalités, ainsi que de leurs proches, dans différents secteurs d’activité du pays.
Cette information, qualifiée de fiable par le journal, laisse entendre que les dossiers concernant ces personnalités sont déjà bouclés et que des arrestations pourraient avoir lieu dans les semaines à venir. Cependant, cette annonce intervient dans un contexte où la corruption et les détournements de fonds restent préoccupants au Cameroun, notamment au sein même de l’appareil étatique.
Certains scandales récents, comme l’affaire du journaliste Martinez Zogo, décédé dans des circonstances troubles après avoir dénoncé des personnalités influentes, dont des ministres du gouvernement de Paul Biya, est la preuve des enjeux liés à cette lutte contre la corruption.
Notamment, l’emprisonnement de l’homme d’affaires controversé Jean-Pierre Amougou Belinga dans le cadre de cette affaire rend palpable la complexité et la sensibilité des investigations menées sur ces sujets.
Au sein de la population, ces annonces présidentielles suscitent à la fois l’espoir et l’attente sur la réelle efficacité des mesures à venir pour endiguer ce fléau qui gangrène les institutions et l’économie du pays. Les prochaines semaines seront donc scrutées avec attention pour observer les développements concrets de cette nouvelle initiative anti-corruption.
Source : Actucameroun