Le ministre Jean De Dieu Momo demande à un militant du MRC de quitter son parti
Le ministre délégué auprès du ministre de la Justice Jean De Dieu Momo demande à Armand Noutack II de quitter son parti politique le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Sur invitation du ministre délégué auprès du ministre de la Justice Jean De Dieu Momo, Armand Noutack II qui milite au sein du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) l’a rencontré dans le cadre d’une audience. Seulement Armand Noutack II a été pris à partie par ses camarades politiques qui n’ont pas vu d’un bon œil cet acte. Volant au secours de celui qui fut son hôte, le Mindel suggère à ce dernier de quitter tout simplement le MRC.
«…A mon humble avis, au regard de l’avalanche des reproches qui lui sont adressés par ses camarades pour avoir répondu à l’invitation d’un membre du gouvernement, il serait bien avisé de quitter ce bateau fou avant qu’il ne sombre dans la tempête politique corps et biens», a écrit le membre du gouvernement.
Dans le souci de clarifier l’audience accordée à Armand Noutack II, le ministre a dévoilé ce sur quoi leurs échanges ont porté. Les deux hommes politiques ont parlé de la situation des militants du MRC qui restent incarcérés à Kondengui.
«En effet, profitant de l’audience que je lui ai accordée, sieur Noutack Il m’a demandé s’il ne serait pas judicieux et dans l’intérêt de l’apaisement politique que le président de la République ordonnât la LIBÉRATION DES PRISONNIERS MILITANTS DU MRC, comme il l’avait fait avec la libération de leur président et de ses codétenus auparavant. À cette sollicitation, j’ai apporté des informations qui lui manquaient pour la compréhension du problème. Primo. Dans le cas du président national du MRC, l’arrêt des poursuites avait été ordonné précisément pour rechercher la paix. Et ce avant toute condamnation au fond des accusés par un tribunal. Dans le cas actuel objet de la requête du sieur Noutack II, les militants du Mrc avaient déjà été condamnés à des peines privatives de liberté, confirmées par la cour d’appel, et en vertu du principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, l’exécutif ne saurait intervenir dans les affaires judiciaires», a écrit le membre du gouvernement.
Dans la suite des éclairages faits à Armand Noutack II sur la situation de ses camarades détenus, le ministre affirme lui avoir précisé que contrairement à ce qui est pensé par l’opinion publique, cette affaire ne concerne pas exclusivement le ministère de la Justice.
«Il faut noter que le crime d’hostilité à la patrie, ou celui de l’insurrection, relève de la compétence de la justice militaire chapeautée par le Ministère de la Défense en premier ressort. Le MINJUSTICE n’intervient qu’en appel. Et il faut souligner ici que contrairement à une idée fausse largement partagée dans certains milieux de la communauté internationale mal informée,la justice militaire est gérée par de hauts magistrats formés à l’Enam en même temps que les magistrats civils et les garanties du droit à un procès équitable sont articulés par le cadre normatif auquel ils sont assujettis. Contrairement à une fausse opinion véhiculée avec malveillance, les tribunaux militaires ne sont pas des JURIDICTIONS D’EXCEPTION MAIS DES JURIDICTIONS À COMPÉTENCE SPÉCIALE qui statuent uniquement en instance comme déjà dit supra. Leurs jugements sont connus en appel par un collège de juges présidé par un magistrat civil et en cassation, les procédures sont uniquement connues par des magistrats civils. Il n’y a donc pas lieu de redouter l’absence à un procès équitable puisque les magistrats y appliquent le même code de procédure pénale. C’est la nature criminelle de l’infraction qui détermine la compétence de la Juridiction militaire: l’hostilité à la patrie, l’insurrection etc qui sont autant de crimes qui mettent à mal l’existence même de L’Etat», a-t-il écrit.