La chambre des commerces forme des boulangers à l'utilisation de la farine de manioc
Le 7 juin 2023 à Douala, 30 boulangers formés pendant une semaine à l’utilisation de la farine de manioc dans la fabrication du pain ont reçu leurs parchemins de fin de formation. C’était au cours d’une cérémonie présidée par Christophe Eken, président de la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (Cima). C’est cette chambre consulaire qui a initié cette formation, avec l’appui du Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC).
Cette formation survient au moment où le débat sur la nécessité d’introduire des farines locales dans la fabrication du pain resurgit au Cameroun, suite au dernier renchérissement du prix de la farine de blé et du pain dans le pays, en raison de la crise entre l’Ukraine et la Russie. Ce dernier pays est le premier fournisseur de blé au Cameroun.
Dans une note publiée le 6 avril 2022, l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) suggère même aux autorités camerounaises de s’inspirer du Nigeria, qui a réussi à imposer, par une loi, l’incorporation de 10% de farine de manioc dans la fabrication du pain. «?Décréter une telle décision impliquerait une production de 680?200 tonnes de tubercules, 34?000 ha de champs et 6000 emplois directs et plus de 11 milliards de F d’économies chaque année?», explique l’Institut.
En attendant que soit prise en compte la suggestion de l’Irad, le pays continue d’importer la farine de blé pour la fabrication du pain. Selon les données du Centre international du commerce, le Cameroun a dépensé plus de 548 milliards de FCFA pour les importations du blé au cours de la période 2012-2017. En 2020 seulement, le pays a importé 860?000 tonnes pour un coût de 156 milliards de FCFA.