Ce sous-préfet choqué par les commentaires tenus autour de sa tournée de prise de contact, le chef de terre de Fongo Tongo a décidé de remettre les présents préalablement perçus. C’est sans doute nouveau dans les annales du commandement territorial au Cameroun. La seconde phase de sa tournée de prise de contact, d’animation socio-économique, de contrôle de l’hygiène et de la salubrité publique, « se limitera uniquement à la phase administrative », écrit Yves Mountapmbeme dans un message porté adressé aux chefs supérieurs des groupements Fongo Tongo et Fossong Ellelem, composantes de son unité de commandement. « Pas de réception à l’endroit du sous-préfet et sa suite », informe le sous-préfet dont la colère transparait entre les lignes. La mesure fait suite, explique-t-il, à la « mauvaise interprétation » et la « calomnie (autour) de son action par les uns et les autres ». Le sous-préfet invite « par ailleurs toute personne lui ayant remis des présents (lors de la première phase, ndlr), quelles que soient leurs natures, à venir les récupérer dans les brefs délais ». Qu’ont dit les forces vives de Fossong Ellelem et Fongo Tongo, pour susciter la sortie du sous-préfet, dans un pays où la « tournée de prise de contact » des autorités administratives a toujours été assimilée à une tournée de collecte de dons en nature et en espèces ? Alors qu’elles apparaissent routinières et peu productives, ceux des sous-préfets, préfets et gouverneurs qui tardent avant de l’entreprendre après leur nomination sont considérés comme des marginaux. Dans le cortège, il existe généralement un véhicule dédié à la collecte des présents. De sources bien informées, l’épisode de Fongo Tongo est l’histoire du serpent qui se mord la queue. En préparation de la tournée, apprend-on, le sous-préfet a formulé des exigences quant à ce qui devait lui être remis. Et les plaintes sont allées jusqu’aux oreilles du préfet, à Dschang. « Où le sous-préfet a-t-il stocké les présents reçus pour être capable de les restituer tel qu’il le proclame ? L’enjeu est ailleurs », commente une élite. Du reste, la calomnie envers les fonctionnaires n’est pas une nouveauté dans cette contrée. Le proviseur du lycée local a été récemment accusé de coopération sorcière par deux lycéennes qui viennent de se dédire, au cours d’une séance de thaumaturgie à la chefferie.
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