Belgique-Cameroun : Le mouvement des patriotes Camerounais interpelle le premier ministre belge
Dans une lettre signée de Jean-Marie Moukam, datant du 12 novembre 2018, parvenue à la rédaction ce jour est adressée à Monsieur Charles Michel, Premier ministre Belge, le Président du Mouvement des Patriotes Camerounais (M.P.C), brosse le climat sociopolitique actuel au Cameroun et sollicite le regard du gouvernement belge sur la "situation critique" au Cameroun Excellence, Le Cameroun sort d'une élection présidentielle ayant provoquée une crise sur l'étendue de son territoire national parce qu'émaillée de nombreuses irrégularités et de fraudes ayant entachées la régularité dudit scrutin. Bien entendu contre toute attente et malgré les nombreuses contestations du peuple Camerounais ainsi que les partis d'opposition ayant pris part au scrutin , le conseil constitutionnel nommé par le candidat Biya Paul (86 ans dont 36ans passé au sommet de l'Etat comme président de la république et 50 ans dans la haute administration) l'a déclaré vainqueur pour un septième mandat au mépris de toute la législation organisant les élections au Cameroun et de toutes les preuves fournies par les parties attestant des fraudes massives, du bourrage des urnes et des faux procès-verbaux brandis par le pouvoir pour légitimer son hold-up électoral. Il s'en suit que toutes les velléités de contestation de sa victoire ont été matées sauvagement par les force de troisième catégorie notamment, la Brigade d'intervention rapide et la garde présidentielle. Monsieur le Premier ministre, Le régime de Monsieur Biya est constamment épinglé par les organisations internationales des droits de l'hommes sur les sévices corporels, tortures, les traitements dégradants et inhumains infligés à tous les opposants à son pouvoir, sans oublier les enlèvements, les arrestations arbitraires, viols etc… Au moment où nous vous rédigeons cette correspondance, un véritable génocide est entrain de se dérouler dans les parties d'expression anglaise du Cameroun sous le silence assourdissant de la communauté internationale. Ces exactions sont des violations graves du droit humanitaires international auquel la Belgique est partie à savoir: * Crime contre l’humanité, tels que visés ou non par la loi du 16 juin 1993 relative à la répression des infractions graves aux conventions internationales de Genève du 12 août 1949 et aux protocoles I et II du 08 juin 1977, additionnels à ces conventions, publiée au moniteur Belge du 05 août 1993, et la loi du 10 février 1999 relative à la répression des violations graves du droit international humanitaire, publié au moniteur belge du 23 mars 1999 ; * Crimes de tortures et actes de barbarie, tels que visés par la convention contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants adoptée par l’assemblée générale des nations-unies dans sa résolution 39/46 du 10 décembre 1984, ratifiée par la loi belge du 09 juin 1999 ; * Crime d’arrestation arbitraire( article 147 du code pénal belge), acte arbitraire et attentatoire aux libertés et aux droits garantis par la constitution( articles 151 et suivants du code pénal belge),meurtres ( articles 393 et suivants du code pénal belge) , d’atteinte à la liberté individuelle et à l’inviolabilité du domicile( articles 434 et suivants du code pénal belge), d’enlèvement et de disparition forcée, ainsi que de viols. Excellence, Ces actes de barbarie sont la raison principale de la mise sur pied du Mouvement des Patriotes Camerounais. Notre Mouvement s'est donné pour mission de promouvoir et de développer la défense des Droits Fondamentaux et l'interdiction sur le sol Européen des personnes convaincues de violations graves des droits de l'hommes ou de concours apporté d'une manière ou d'une autre à un quelconque régime convaincu de violation de ces dispositions du droit Communautaire tels qu’ils sont définis dans la Charte Européenne des Droits Fondamentaux et dans la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme. De défendre sur le terrain et auprès des institutions Belges et européennes les Droits Fondamentaux, notamment ceux des populations en situation de vulnérabilité au Cameroun. D'interpeller la communauté internationale sur les cas de harcèlement et de répression des défenseurs des droits de l'homme au Cameroun. D'offrir une aide concrète et personnalisée par le biais de missions internationales d’enquêtes, de missions d’observation et d’appui judiciaire, de missions de solidarité et de l’octroi d’une assistance matérielle aux défenseurs et aux organisations de défense des droits de l’homme au Cameroun. D'organiser les missions d’observation judiciaire avec pour objectif d'apporter un soutien aux défenseurs qui font l’objet de poursuites, souvent arbitraires, pour que toutes les garanties d’un procès juste et équitable soient respectées, et pour alerter la communauté internationale le cas échéant. L’assistance matérielle permet notamment d’évacuer des défenseurs qui se trouvent en grave danger. De mobiliser la société civile et l’opinion internationale à travers l'élaboration, la publication et la diffusion de Rapports relatifs aux violations des droits et des libertés des personnes ou des organisations agissant en faveur des droits de l'homme au Cameroun . Toutefois, nous ne saurons accomplir cette noble mission, sans votre concours ainsi que celui du gouvernement Belge à travers la restriction des visas aux personnes incriminées. Une liste des personnes concernées est en cours d'élaboration. Nous la tiendrons à votre disposition en temps utiles. Nous nous tenons bien entendu à votre entière disposition pour d'éventuelles informations complémentaires. Nous savons gré , d'une part Monsieur le premier ministre, non seulement à votre attachement au respect des droits de l'homme, mais aussi à votre profond engagement à la promotion des valeurs démocratiques. Veuillez agréer excellence, les assurances de notre haute considération. Pour le Bureau exécutif Jean-Marie Moukam Président.